Interview : BIMPRINTER, pour amener le BIM sur le chantier !
ZW France est partenaire de BIMPRINTER et nous sommes fiers de suivre et d’accompagner l’entreprise belge dans son projet innovant pour inclure le BIM sur les chantiers partout dans le monde.
Voici une interview riche de Vincent AGIE et de Valentin WILMET qui ont pris le temps de répondre à nos questions !
Qu’est-ce que BIMPRINTER et d'où vient ce projet ?
Vincent : “BIMPRINTER ça vient d’un géomètre de terrain en Belgique qui en a eu marre que rien ne change dans son quotidien : on travaille toujours sur les genoux de manière pénible, c’est un travail peu valorisé, peu valorisant et je me suis dit qu’il fallait que ça change !
J’ai donc cherché des outils topographiques qui m’aideraient dans l’implantation sur chantier. Malgré l’évolution des outils de scanning, drones … il n’y avait pas grand-chose qui aidait les gens dans l’implantation sur chantiers.
Ce fut le point de départ du projet, c’était il y a 5 ans. Mon objectif était chercher la qualité et la précision. L’objectif étant de garder une précision millimétrique tout en réduisant au maximum les erreurs et en réduisant la pénibilité de ceux qui travaillent sur les chantiers !
BIMPINTER permet d’avoir un tracé précis à 2mm près et d’imprimer le plan complet sur une dalle de béton avant la construction. Cela permet parfois de voir des erreurs en amont, les détails de conception visibles sur le terrain sont plus faciles à repérer.
Exemple : dans le cas d’une réservation dans le sol, si la réservation est décalée , car mal implantée, l’erreur se remarquera au moment d’installer les techniques spéciales. Il faudra malheureusement modifier les réservations au risque d’abimer les techniques déjà installées pour corriger l’erreur. »
Valentin : “Cela permet à n’importe qui de lire un plan et de visualiser les aménagements d’un projet si bien que lors d’une démo un client a demandé à changer l’emplacement de la cuisine ! L’impression d’une pièce est également très intéressante pour les appartements témoins, les clients peuvent se projeter plus facilement »
Vincent : “Cela n’est pas donné à tout le monde de savoir lire un plan, surtout avec une forme rectangulaire, on peut avoir les éléments comme un escalier dans un sens comme dans un autre etc. Là au moins cela permet de ne pas se poser de question lors d’un chantier.”
Pourquoi avoir créé BIMPRINTER ?
Vincent : “On a toujours été les 2 pieds dans le béton, on a vu le monde de la construction se tourner vers le digital, le terrain est scanné/numérisé, les architectes dessinent le projet en numérique, les entreprises de construction ne regardent plus que le numérique, cela passe aux entreprises de construction qui fonctionnent en numérique et une fois qu’on arrive au niveau du chantier… les chefs de chantier et chefs de projets reçoivent les plans en numérique et ça s’arrête là.
À partir de ce moment, on travaille en papier de manière traditionnelle jusqu’à la fin de la construction du bâtiment. Ensuite on scanne de nouveau le bâtiment pour vérifier si ça a été bien fait et ça remonte vers le numérique. Il y a tout un « gap » complet où on a oublié les gens du terrain qui construisent le bâtiment, et ce qui est en numérique pour eux c’est la possibilité de voir le plan en numérique, mais rien ne les aident à tracer, à construire.
De temps en temps, il y a un robot comme une imprimante 3D béton ou des robots qui vont faire la maçonnerie, mais c’est vraiment très rare.”
En quoi BIMPRINTER est innovant ?
Vincent : “BIMPRINTER est innovant, car il permet d’éviter les erreurs avant même qu’elles ne se soient créées sur le terrain !
Cela aide ceux qui construisent et leur permet de faire un constat au préalable tout en évitant les erreurs de conception. Les entreprises de construction sont très intéressées pour avoir les informations dès le départ.”
Valentin : “On a un AVG (Autonomous Guided Vehicule) qui se déplace dans toutes les directions sur lequel nous avons une table traçante capable d’imprimer sur une surface de plus ou moins 1 m². Ce robot est piloté par une station totale de géomètre pour garder un positionnement absolu sur le chantier. »
Concernant l’impression : nous avons donc une combinaison avec un pistolet à peinture précis et un laser qui brule cette peinture. Ce laser est insensible aux diverses conditions météorologiques d’un chantier et garantit donc une même précision sur l’entièreté du chantier ! »
Autre point innovant : le traçage ne requiert que très peu de peinture. Au niveau de l’autonomie, la batterie nous permet de tenir une journée complète.
Il y a aussi un autre point plus indirect : le BTP aujourd’hui manque de main d’œuvre notamment pour les traceurs et les géomètres qui sont en pénurie. Les jeunes diplômés s’orientent plutôt vers la partie levé sur terrain : mesurages/scan 3D, piloter des drones… plutôt que d’implanter et tracer sur un chantier à genoux. BIMPRINTER c’est similaire à piloter un drone. Il est possible de travailler en full automatique ou en semi-automatique. Notre projet contribue à améliorer les conditions de travail du traceur, cela permet de rendre le boulot plus smart et de libérer du temps pour gérer d’autres tâches. »
Pourquoi est-ce important pour vous de rayonner à l’international ?
Valentin : « La problématique du traçage est identique sur tous les chantiers à travers le monde et n’est pas uniquement présente en Belgique»
Vincent : “Les traceur et géomètres du monde entier sont intéressés par notre projet car tout le monde a le même problème, que ce soit à Hawaï, en Australie, en Afrique du Sud… on a des gens de partout qui souhaitent devenir utilisateurs ou revendeurs de nos robots.
En Belgique c’est simple, on a beaucoup de structures rectangulaires classiques, les murs sont droits, c’est plus simple à implanter. En revanche, dès qu’on a un bâtiment un peu plus « complexe » avec des courbes comme tous les bâtiments que l’on rencontre à Dubaï avec chaque étage différent (toutes les cloisons sont courbes à l’intérieur et à l’extérieur) : dans ce cas, plus le bâtiment est complexe et plus le BIMPRINTER prend un intérêt !
Aussi, nous développons notre réseau de revendeurs internationaux et avons déjà de sérieuses pistes comme en Afrique du Sud ou en Australie.
Nous allons régulièrement sur des salons pour présenter notre technologie (Dubaï, CES Las Vegas, Showroom en Suisse…).”
Qui sont vos partenaires actuels et cherchez-vous de nouveaux partenaires ?
Valentin : “Actuellement nous avons plusieurs partenaires : Desimone (partenaire industriel), Lazzerini (plasturgiste), Soppec (fabricant de couleurs) et ZW France avec ZWCAD pour les plans ! Nous avons également le soutient de la région via le FEDER (Fonds Européens de Développement Régional de la Wallonie).
Nous sommes enfin soutenus par Trimble, Topcon et Leica qui nous on donné accès au code source de leurs stations totales tout en nous aidant lorsque nous sommes confrontés à des problèmes. »
Vincent : “Nous sommes à la recherche de nouveaux partenaires souhaitant se développer et qui ont les mêmes objectifs que BIMPRINTER : améliorer la construction, améliorer le traçage et investir dans l’intérêt numérique !
Nous sommes également ouverts à des partenariats avec des entreprises de matériels topographiques locaux dans différents pays pour réaliser la vente, la maintenance et la formation.
Nous avons des concurrents qui ont aussi des soutiens importants comme Dusty Robotics dans la Silicon Valley qui a récemment reçu 28M$ d’investissement. Tiny Mobile Robot (Danemark) et Sift Drone (Israël) complète la liste de nos concurrents.
Chaque concurrent travaille sur son projet, mais nous avons encore de l’avance ! La plupart travaillent avec une précision millimétrique et nous pensons que notre projet est le plus adapté à la construction : poussière, dalle qui ne se doit pas d’être parfaitement lisse, éclaboussure sur le chantier… rien ne perturbe les impressions de nos robots avec toujours 2 mm de précision. Il est rare qu’un concurrent ose annoncer une précision, encore moins s’y engager. Bimprinter garanti une précision de 2mm dans des conditions de chantier (et moins de 2mm dans des conditions de laboratoire). »
En quoi ZWCAD vous aide dans votre activité ?
Valentin : « ZWCAD nous permet de préparer la mission avant de pouvoir la lancer avec notre BIMPRINTER : on visualise le plan à imprimer, parfois, il est nécessaire de le recaller dans le système de coordonnées, mais la plupart du temps, il est déjà calé. Nous pouvons ensuite sélectionner ce que l’on souhaite imprimer dans un calque peinture et puis on définit ce que l’on veut imprimer au laser avec un calque laser. Si nous souhaitons travailler en automatique, on se doit de réaliser un plan de vol, une succession de cases à travers lesquelles le robot va devoir passer (similaire à un plan de vol de drone). Une fois prêt, on utilise notre fichier DWG pour imprimer. »
Vincent : « C’est un travail de préparation du dessin avant de l’envoyer dans le robot. Pour certains plans reçus, il est nécessaire de supprimer les lignes redondantes et exploser les blocs, on corrige avant d’imprimer. Un peu de nettoyage donc… »
Quelle était votre première impression lors de l’utilisation de ZWCAD ?
Valentin : “Notre première impression, c’était qu’il était relativement simple d’utilisation et qu’il était similaire à d’autres logiciels standards de dessin. C’était très intuitif pour un utilisateur de CAO qui découvre ZWCAD de trouver et d’utiliser les fonctionnalités.”
Vincent : “On utilise ZWCAD de manière simple, mais on est quand même dans du CAD : tracer des repères, des traits d’axe… La plupart du temps les repères d’axes sont tracés à l’extérieur du plan, c’est du détail, mais nous on va ramener toutes les informations utiles à l’intérieur de la zone à tracer.”
Comment le logiciel a-t-il répondu à vos attentes et vos besoins et quelles sont les Fonctionnalités du logiciel que vous préférez ?
Valentin : “Les fonctionnalités qu’on utilise souvent, c’est de pouvoir copier les éléments dans un nouveau calque, on définit dans un premier temps un calque peinture et on copie tous ces éléments pour obtenir notre calque laser.”
Vincent : “Nos besoins ressemblent très fortement aux besoins d’un géomètre ou d’un traceur classique et voir et même en beaucoup plus simple car on ne travaille plus avec des numéros de point (contrairement aux missions topographiques classiques).”
Quels sont vos futurs projets ?
Vincent : “Un de nos projets, c’est le « co-bots » : ça serait d’avoir plusieurs robots qui se parlent entre eux et qui se déplacent tous seul pour tracer les éléments de manière autonome : On a déjà fait des premiers tests sur un chantier à Namur pour une maison de repos où on a posé une station totale SWOT sur un robot Boston Dynamics pour avoir notre premier exemple d’utilisation de CoBot.
On parle donc ici de petits robots qui peuvent travailler ensemble et on pense vraiment que c’est l’avenir !
Dans les autres projets d’amélioration, on pense déjà à l’impression sur les murs et les plafonds, cela nous a été demandé et c’est aussi pourquoi nous cherchons des investisseurs et partenaires pour développer toujours plus nos robots.”
NDLR des tests d’impressions sur les murs et les plafonds ont été réalisés récemment par BIMPRINTER depuis l’interview, cf. images.
Vincent : “Autrement, on développe notre notoriété et on commence d’ailleurs l’année en force en 2022 avec notre participation au CES de Las Vegas ou notre objectif est de convaincre tout le marché américain et asiatique de l’importance de faire le lien entre le numérique et le chantier réel. On espère y trouver des partenaires et des investisseurs.”
“Nous avons également toute une série de chantiers prévus dont on ne peut pas trop parler pour le moment.
Notre début d’année 2022 est finalement pratiquement complet, on fait en plus des roadshows comme en 2021 où on est allé en Suisse, en Hollande etc.”
Est-ce qu'on retrouvera BIMPRINTER sur des salons en France ?
Vincent : “On travaille très peu avec des salons, car on préfère travailler dans des conditions de chantier réelles. Ce qu’on fait, c’est qu’on demande aux sociétés d’être invité, on demande les plans du chantier et si on peut inviter des externes pour faire une démonstration.”
Valentin : “On va de temps en temps sur des salons, mais plutôt en visiteur comme le salon du BIM à Paris. Cela nous permet d’échanger et de parler de notre projet.”
Le mot de la fin ?
Vincent : “Le BIM que tout le monde imagine, il est tout en haut de l’échelle : sur le terrain, personne ne l’utilise.
On explique souvent que : votre BIM et notre BIM, on ne voit pas le même ! Votre BIM, c’est une super conception, mais si personne ne l’utilise en bas sur le chantier et bien votre BIM, vous l’avez fait à moitié pour rien.
Nous, on veut faire le BIMPRINTER parce que BIM & PRINTER, c’est le lien entre ce que vous avez conçu et ce que les gens en bas vont utiliser, c’est là qu’on intervient !”
Nous mettons à disposition des licences ZWCAD pour le projet BIMPRINTER car nous soutenons ce projet qui rend le BIM accessible et qui apporte de l’innovation dans l’univers de la construction !
Nous vous invitons à suivre les actualités de BIMPRINTER sur :